Saturday 14 August 2010
Comment l’explique-t-il ? Par « l’impérieuse nécessité de transmettr e l’amour de la musique que je vis comme un sacerdoce », dit-il. Eternel curieux, il assure qu’en jouant une œuvre « il n’est jamais sûr d’avoir tout compris ». René Martin, directeur du festival, voit d’ailleurs Ciccolini comme « un seigneur, l’un des plus grands pianistes du siècle, qui défend un répertoire immense, notamment français. Virtuose éblouissant, poète au chant mélodieux, il met en valeur tous les plans sonores. Pas de superflu, il va à l’essentiel ». En revanche, c’est d’un pas hésitant, presque trébuchant, que Ciccolini se fait accompagner jusqu’à son piano. Mais dès qu’il s’assoit derrière son instrument, il se métamorphose, habité par une étonnante jeunesse.
Toutes les générations
Un autre jeune homme de 85 ans a été fêté cette année, le compositeur Pierre Boulez, auteur de Sur incises, flamboyante pièce pour trois pianos. Comme le jazz et les musiques du monde, la création contemporaine trouve également une place à La Roque. Au concert de clôture, le 22 août, participeront dix pianistes. L‘un d’eux, Jean-Frédéric Neuburger, 24 ans, est également compositeur et professeur au Conservatoire ; il a écrit une œuvre pour deux pianos et des percussions. Bref, la jeune génération aura le mot de la fin.
Presque 100.000 spectateurs seront venus cette année à La Roque. Pourquoi le piano fascine-t-il tant ? René Martin a sa réponse : « Beaucoup de gens en jouent et il est considéré comme un confident, un ami. Il a depuis longtemps quitté les salons bourgeois et conquis le monde entier. En Chine, on compte dix millions d’élèves. Le piano se porte bien. »
Festival international de piano. Jusqu’au 22 août à La Roque-d’Anthéron (Bouches-du-Rhône). Tél : 04.42.50.51.15. Rens. Festival La Roque d’Antheron